Resumen:
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[EN] In 1940 occupied France, living conditions are so bad that the French find it difficult to survive.
Nevertheless, however dreadful their material conditions, nothing can compare with the degradation of the
soul’s ...[+]
[EN] In 1940 occupied France, living conditions are so bad that the French find it difficult to survive.
Nevertheless, however dreadful their material conditions, nothing can compare with the degradation of the
soul’s life, the absence of the spiritual. The French suffer from hunger and cold, but, worse still, their soul
dies. They lose their identity little by little. « The soul is today so void. We die of thirst », exclaimed Antoine
de Saint-Exupéry in a letter to his mother dated 1940 (1994 : 83). Nevertheless, we cannot quench our
thirst because there is only « this cesspool » (Saint-Exupéry, 1994 : 310). The pain is unbearable since it
is the French spiritual patrimony that is at stake, a situation noted by numerous writers. The essence of life,
the clear, clean water that grants life, turns into water of death, « a water that needs to go somber, a water
that will absorb the dark suffering. All running water is destined to become slow, heavy. All running water
is water about to die » (Bachelard, 1942 : 65-66). Life is choked, as explains Bachelard (1942 : 65), and
there are only stagnant waters, « dead waters » (1942 : 63). In this paper I aim to show how writers feel
and manifest this crisis, this loss of identity, this death ; and how they propose writing as a means of healing,
as a way to salvation, particularly thanks to the autobiographical action. Writing will be the only place
where they can quench their thirst
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[ES] Cuando en 1940 Francia se convierte en territorio ocupado, las condiciones de vida son tan penosas que
los franceses tienen grandes dificultades para sobrevivir. Sin embargo, por muy espantosas que sean las
condiciones ...[+]
[ES] Cuando en 1940 Francia se convierte en territorio ocupado, las condiciones de vida son tan penosas que
los franceses tienen grandes dificultades para sobrevivir. Sin embargo, por muy espantosas que sean las
condiciones materiales, nada se puede comparar a la degradación de la vida del Espíritu, a la ausencia de
lo espiritual. Los franceses pasan hambre, frío, pero peor aún, su espíritu muere. Los franceses van
perdiendo su identidad. « El alma está tan yerma hoy. Morimos de sed », exclamaba Antoine de SaintExupéry
en una carta a su madre en 1940 (1994 : 83)1
. Y sin embargo no podemos calmar nuestra sed
porque solo existe « esta ciénaga » (Saint-Exupéry, 1994 : 310)2 El dolor es demasiado fuerte porque es el
patrimonio espiritual francés el que está en peligro y numerosos escritores son conscientes de ello. La
esencia de la vida, el agua clara, límpida, el agua que da la vida, se ha transformado en agua de muerte,
« un agua que debe ensombrecerse, un agua que va a absorber el oscuro sufrimiento. Toda agua viva es
un agua destinada a volverse lenta, pesada. Toda agua viva es un agua a punto de morir » (Bachelard,
1942 : 65-66). La vida queda ahogada como explica Bachelard (1942 : 65) y solo existen aguas estancadas,
« aguas muertas » (1942 : 63)3
. En esta comunicación quiero mostrar cómo sienten y manifiestan los
escritores esta crisis, esta pérdida de identidad, esta muerte ; y cómo proponen la escritura como remedio,
como vía de salvación, gracias en especial a la acción autobiográfica. La escritura se convertirá en el
único lugar en que poder calmar la sed.
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[FR] Quand en 1940 la France devient territoire occupé, les conditions de vie se dégradent à tel point que les
Français vivent en grande difficulté. Pourtant, aussi épouvantables que les conditions matérielles de ...[+]
[FR] Quand en 1940 la France devient territoire occupé, les conditions de vie se dégradent à tel point que les
Français vivent en grande difficulté. Pourtant, aussi épouvantables que les conditions matérielles de vie
soient-elles, rien n’est comparable à la dégradation de la vie de l’Esprit, au manque du spirituel. Les
Français sont affamés, les Français ont froid, mais pire encore, les Français meurent dans l’esprit. Les
Français perdent peu à peu leur identité. « C’est l’âme aujourd’hui qui est tellement déserte. On meurt de
soif » (1994 : 83), s’exclamait Antoine de Saint-Exupéry dans une lettre à sa mère en 1940. Et pourtant on
ne peut pas s’abreuver parce qu’il n’existe que « ce marécage » (Saint-Exupéry, 1994 : 310). La douleur
est trop forte parce que c’est le patrimoine spirituel français qui est en péril et de nombreux écrivains en
sont très conscients. L’essence de la vie, l’eau claire, l’eau limpide, l’eau qui donne la vie, s’est transformée
en eau de mort, « une eau qui doit s’assombrir, une eau qui va absorber la noire souffrance. Toute eau vive
est une eau dont le destin est de s’alentir, de s’alourdir. Toute eau vivante est une eau qui est sur le point
de mourir » (Bachelard, 1942 : 65-66). La vie est étouffée comme explique Bachelard (1942 : 65) et il n’y
a que des eaux stagnantes, des « eaux mortes » (1942 : 63). Dans cette communication je voudrais montrer
comment les écrivains ressentent et manifestent cette crise, cette perte d’identité, cette mort ; et comment
l’écriture est proposée comme remède, comme voie de salut grâce à la démarche autobiographique d’une
manière spéciale. L’écriture deviendra le seul endroit où aller pour s’abreuver.
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