Resumen:
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[EN] Claudel starts writing his second “great” ode L’Esprit et l’Eau once he came back from China in June
1906, where he was appointed consul of France. On September 9th, he informs his friend and writer André
Suarès ...[+]
[EN] Claudel starts writing his second “great” ode L’Esprit et l’Eau once he came back from China in June
1906, where he was appointed consul of France. On September 9th, he informs his friend and writer André
Suarès about the progress of his work: « J’écris en ce moment une espèce d’Ode sur cette eau essentielle
en nous qui est le besoin d’être parfaitement liquide et translucide. Ce n’est point l’impur qui fermente,
c’est le pur qui est séminale ». These few lines cannot accurately resume the symbolic use of the water
made by Claudel. Yet they are sufficient to give an idea of the in-depth way in which the poet fleshes out
the liquid element. Emblem of life and eternity, of freedom and purity (but also of purification), just as a
« lien liquide » bonding human beings one another and with their Creator, the water could not lack in
Claudel’s poetry and, indeed, it is present under all its appearances, both physical and metaphysical. By
so doing, biblical, liturgical, terrestrial, marine and corporeal waters are all ideally canalized in that
immense basin of symbols that this ode represents. A great poem, by which Claudel meant celebrate the
advent of a new century, but also definitely close a turbulent period of his private past life (« Et moi aussi,
je l’ai donc trouvée à la fin la mort qui me fallait ! […] J’ai connu l’amour de la femme. / […] J’ai connu
cette source de soif »). The public and the private dimension, the divine and the human one, the physical
and the spiritual spheres thus dilute in this poem, thus confirming what Gaston Bachelard wrote : « l’eau,
dans son symbolisme, sait tout réunir ». It is namely the complexity of this symbolism that is going to be
discussed in this article.
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[ES] De regreso a China en junio 1906 como cónsul de Francia, Claudel emprende la escritura de L’Esprit et
l’Eau, la segunda de sus Cinq Grandes Odes, publicadas en 1910. El día 9 de septiembre, él informa su
amigo y ...[+]
[ES] De regreso a China en junio 1906 como cónsul de Francia, Claudel emprende la escritura de L’Esprit et
l’Eau, la segunda de sus Cinq Grandes Odes, publicadas en 1910. El día 9 de septiembre, él informa su
amigo y escritor André Suarès a propósito del progreso del texto : « J’écris en ce moment une espèce d’Ode
sur cette eau essentielle en nous qui est le besoin d’être parfaitement liquide et translucide. Ce n’est point
l’impur qui fermente, c’est le pur qui est séminale ». Estas pocas líneas no podrían de ninguna manera
resumir el simbolismo del agua desarrollado por el autor. No obstante, son suficientes para dar una idea
de la profundidad con la que el poeta se apropia del tema del agua. Imagen de vida y de eternidad, de
libertad y de pureza (y de purificación también), así como « lien liquide » que reúne las criaturas entre
ellas y con su Criador, el agua no podía faltar en la poesía de Claudel. Y, de hecho, está presente en todas
sus manifestaciones físicas y metafísicas. Por consiguiente, aguas bíblicas, litúrgicas, terrestres, marinas
y corporales son todas idealmente canalizadas en esta oda, que se revela una profunda cuenca de símbolos.
Una poesía grandiosa, con la que el poeta pretendía celebrar el adviento del nuevo siglo y también cerrar
definitivamente un periodo difícil de su vida privada (« Et moi aussi, je l’ai donc trouvée à la fin la mort
qui me fallait ! […] J’ai connu l’amour de la femme. / […] J’ai connu cette source de soif »). Público y
privado, divino y humano, corporal y espiritual se diluyen idealmente en esta poesía, como confirmación
de lo que escribía Gaston Bachelard : « l’eau, dans son symbolisme, sait tout réunir ». Es precisamente la
complejidad del simbolismo del agua que es analizada en este artículo.
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[FR] De retour en Chine en juin 1906 en tant que consul de France, Claudel entreprend l’écriture de L’Esprit
et l’Eau, sa deuxième des Cinq Grandes Odes qui paraîtront en 1910. Le 9 septembre il renseigne son ami
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[FR] De retour en Chine en juin 1906 en tant que consul de France, Claudel entreprend l’écriture de L’Esprit
et l’Eau, sa deuxième des Cinq Grandes Odes qui paraîtront en 1910. Le 9 septembre il renseigne son ami
et écrivain André Suarès à propos de l’avancement du texte : « J’écris en ce moment une espèce d’Ode sur
cette eau essentielle en nous qui est le besoin d’être parfaitement liquide et translucide. Ce n’est point
l’impur qui fermente, c’est le pur qui est séminale ». Ces quelques lignes ne sauraient pas du tout réduire
la symbolique claudélienne de l’eau telle qu’elle est élaborée dans ce poème de Claudel ; elles suffisent,
pourtant, à donner une idée de la profondeur par laquelle le poète s’approprie le thème de l’eau. Image de
vie et d’éternité, de liberté et de pureté, mais aussi de purification, ainsi que « lien liquide » réunissant les
êtres entre eux et avec leur Créateur, l’élément fluide ne pouvait pas faire défaut dans la poésie
claudélienne. Et, en effet, il est présent dans toutes ses manifestations physiques et métaphysiques. Ainsi
eaux bibliques, liturgiques, terrestres, marines et corporelles sont toutes idéalement canalisées dans cet
immense bassin symbolique qu’est cette ode. Un poème grandiose, par lequel le poète entendait célébrer
l’avent du XXe siècle, mais aussi fermer définitivement une période émotivement turbulente de sa vie passée
(« Et moi aussi, je l’ai donc trouvée à la fin la mort qui me fallait ! […] J’ai connu l’amour de la femme. /
[…] J’ai connu cette source de soif »). Public et privé, divin et humain, corporel et spirituel se diluent donc
dans ce poème, à confirmation de ce qu’écrivait Gaston Bachelard : « l’eau, dans son symbolisme, sait
tout réunir ». C’est justement la complexité de la symbolique liquide que je me propose d’interroger dans
cet article.
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